CONSCIENCE

Pour arriver à changer nos automatismes le prêtre indien Dandapani dans l’une de ses très nombreuses interventions vidéo apporte une précision que je trouve dans le contexte de cet article absolument capitale.

Selon son enseignement ce que l’on nomme la pleine conscience vient en réalité de sa capacité à maintenir un niveau élevé de concentration. La pleine conscience est selon lui la résultante d’une attention fine. Et non le chemin inverse. C’est-à-dire que là où va l’attention va notre énergie. Et donc notre pleine conscience.

Ce que Dandapani mentionne (le développement de la concentration menant à la pleine conscience) peut s’appliquer selon mon expérience personnelle et professionnelle à plusieurs niveaux : lors de séances méditatives, d’exercices de respiration, d’entraînements physiques en performance et lors d’interactions sociales. La concentration fine est l’opportunité d’améliorer notre contrôle moteur volontaire, notre perception corporelle (interoception / exteroception) et donc notre capacité à nous adapter aux circonstances rapidement pour l’optimisation de nos habiletés physiques et mentales. C’est aussi l’occasion d’affiner nos habiletés relationnelles en communication avec nos enfants, notre partenaire de vie, nos collègues de travail et patron/s.

Sans oublier tous ces inconnus/es que nous côtoyons ci et là sur le chemin de nos existences complexes et fascinantes. Oserais-je dire qu’en temps de pandémie savoir communiquer s’avère sans nul doute un atout de taille.

NON-MOUVEMENT

TRAINING MENTAL

À ce propos, je vous propose un petit exercice pour mieux comprendre l’idée (là où va l’attention va l’énergie). Rien de mieux que ressentir pour saisir un concept pouvant être difficile à capter dans son essence même. Après avoir lu les consignes d’usage (le protocole) prenez une pause de lecture et faites l’exercice idéalement dans un endroit inspirant le calme.

PROTOCOLE

Vous pouvez être assis/e sur une chaise ou bien couché/e sur le sol sur le dos. À votre convenance (moi, je préfère par terre). Mais si vous aptitudes physiques actuelles ne le permettent pas (ou que la stiuation ne le permet pas comme au travail par exemple), faites-le sur une chaise. D’abord vous fermerez les yeux (dans la position de votre choix). Puis vous prendrez quelques profondes inspirations par le ventre (visant à stimuler ainsi la portion parasympathique du système nerveux (repos et régénération).

Vous allez devoir pour quelques minutes concentrer toute votre attention sur votre gros orteil gauche. Uniquement cette partie de votre corps. Le gros orteil gauche. Vous allez l’explorer sous toutes ses coutures comme jamais auparavant. Le dessus, l’ongle et les côtés. Faites le tour avec une grande curiosité. Connectez-vous à vos sensations. Peut-être ressentirez-vous alors une chaleur, une sensation d’électricité, d’aura autour de votre orteil ou même de picotement (comme des fourmis). Embrassez cette expérience comme un jeune chiot curieux qui explore son environnement avec joie. C’est votre corps.

Maintenant que vous aurez mis toute votre attention (et votre énergie) sur cette toute petite portion de votre être physique, je suis certain que votre gros orteil gauche vous ‘’semblera plus vivant’’, oui ? Là où va l’attention va l’énergie. Là où va l’énergie va la conscience. Vous venez de faire un premier pas dans cette direction. Vous pouvez si désiré poursuivre cette expérience corporelle et de l’esprit partout dans votre corps selon le temps que vous désirez (et pouvez réalistement) investir. Faites-le avec douceur, humilité et respect. Cette enveloppe charnelle vous permet de vous déplacer physiquement d’un rêve à un autre. Remerciez-le. Prenez-en soin. Vous n’en avez qu’un seul (jusqu’à preuve du contraire en 2020).

CAPTAIN FANTASTIC

RÉSILIENCE

‘’J’ai vécu avec une tragédie silencieuse que je me racontais sans arrêt. J’ai réussis à métamorphoser l’angoisse de la tragédie en plaisir de comprendre.’’ Ces mots sont du médecin-psychiatre Boris Cyrulnik lors d’une entrevue à Second Regard sur Radio-Canada. Le parcours de cet homme relaté lors de cette conversation avec l’animateur est tout simplement hallucinant. Les épreuves qui se sont mises sur sa route dès son jeune âge sont à peine croyable.

Il m’est impossible de m’imaginer à sa place et d’essayer de savoir comment j’aurais pu réagir. C’est justement l’une des choses à ne pas faire; comparer les épreuves. Comme l’explique dans un article la Dr. Tina Montreuil la résilience n’est pas fixe dans le temps. Ça évolue avec l’individu et selon les obstables. Anicca ; l’impermanence. C’est l’un des principes fondateurs qui nous était répété encore et encore lors d’une retraite méditative silencieuse Vipassana de 10 jours basée sur les enseignements de feu Goenkaji.

Qui plus est comme je le mentionnais si nous sommes tous et toutes partis sur une même ligne de départ (la date de confinement) nous sommes uniques (comme personne, en fonction des défis et des opportunités avant – pendant – après la COVID-19). En cela, il peut être dommageable de comparer la douleur et les épreuves les uns avec les autres. Ne sommes nous pas après tout le résultat de notre génétique (nos ancêtres), de notre environnement et de notre temps?

Compassion est la clé. Envers soi-même et les autres.