Après le corps vient l’esprit? Est-ce l’inverse?  Ou bien une symbiose parfaite de l’un et de l’autre?

Développer le muscle d’une concentration et d’un calme stable.  Le cerveau et l’esprit à l’honneur pour l’hypertrophie mentale.

DANS CE BILLET BLOGUE VOUS AUREZ :

(1)    Journée explicative et phase d’entraînement  – PRÉPARATION de 2 MOIS avant la retraite

(2)    Demi-marathon de l’esprit – PHASE TEST de 3 JOURS, 10 jours avant la retraite

(3)    Marathon de l’esprit – 3 JOURS RETRAITE silencieuse

1: RETOUR VERS LE FUTUR

Il était une fois un entraineur qui avait, pendant la plus grande partie de son existence, tout misé sur ses capacités physiques.  Mi- trentaine, il se rendit à l’évidence (sous l’insistance acharné de son corps) ; quelque chose devait changer, qu’il le veuille ou non.

Le processus débuta en 2012, avec un cours de 300 heures en yoga thérapeutique.  L’aventure, il ne le savait pas encore, allait le conduire 2 puis 3 ans plus tard au centre Kadampa de Montréal.  Une nouvelle étape de vie allait s’enclencher.  Du corps, il passa à l’entraînement de l’esprit, ceci afin de trouver un meilleur équilibre entre les différentes parties de l’humain.   Pour imager l’idée, c’était comme si le sol (le corps), à l’instar de la monoculture, s’était appauvri, par un trop grande utilisation des mêmes ressources (comme dirait Bernard Lavallée dans son livre ‘sauver la planète une bouchée à la fois‘), diminuant par conséquent le rendement global (fatigue et blessures physiques, épuisement mental, sentiment de vide).  L’objectif ; une plus grande diversité pour enrichir tous les éléments de l’être.   »Cessez de tomber dans le même trou », comme l »exprime si bien le poème de Portia Nelson.  D’abord la déconstruction du corps pour rebâtir sur de plus solides fondations.  Voir par delà la silhouette physique.  L’espoir d’une base plus stable, avec l’aide en parallèle du développement d’un calme méditatif profond par l’entraînement de l’esprit.  Naissait donc le processus des 1000 jours thérapeutiques, qui devait mener à la ‘force tranquille’, ce carrefour qui se veut une jonction entre corps et esprit pour qu’ils ne fassent plus qu’un.  L’existence humaine est riche en rebondissements et en enseignements.  Elle ne peut-être qu’extraordinaire.  À nous de la chérir comme elle le mérite.  De là est né le projet de SLOW-Training.

AUJOURD’HUI

Samedi 28 mars 2015.  Centre Kadampa de Montréal.

Journée explicative du processus des 2 mois de préparation menant à la retraite silencieuse de 3 jours.

C’est la journée explicative du programme de 2 mois qui devait mener à ce que j' »ai décidé de nommer dans les circonstances le ‘marathon de l’esprit’.  Au menu : méditations, partage de connaissances du moine Kelsang Lhoundroub, périodes de questions, explications du déroulement des 61 jours à venir et de la retraite qui devait suivre.  Parmi toutes ces informations, LA LISTE des 12 conseils.

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12 conseils pour le développement d’un esprit et d’une concentration stable, partagés par le moine résidant du centre.

(1)    Éviter d’écouter la télévision

(2)    Éviter de regarder des films

(3)    Éviter de lire les journaux

(4)    Éviter internet (et les médias sociaux)

(5)    Éviter les jeux vidéo

(6)    Autant que possible, éviter les conversations creuses, sans grand intérêt, les ouï-dire et ragots, médisance, etc.

(7)    Simplifier au maximum sa vie

(8)    Réduire au minimum nos activités vides de sens, sans signification spirituelle (lors de la retraite nous verrons que ‘les distractions sont les ennemies mortelles de la concentration’’)

(9)    S’engager sincèrement dans la pratique de la discipline morale (‘l’être juste’ ; pensée, parole, action juste)

(10)  Manger sainement

(11)  Réduire au maximum (si possible complètement) thé et café, boissons stimulantes

(12)  Éviter la musique

À NOTER ; Nous n’étions pas tenu de suivre de façon rigide cette liste.  Les points 1 à 12 étaient des suggestions ayant uniquement pour objectif d’améliorer notre expérience. C’était à nous de choisir d’y adhérer ou non, selon notre niveau d’implication personnelle dans cette aventure méditative.  À l’heure des choix, chacun est libre comme dirait un célèbre personnage de fiction.

L’intention derrière l’action. Pourquoi agissons-nous comme nous le faisons?  C’est la question qui reviendrait constamment.  

Là est la véritable question pour savoir si un choix pourrait potentiellement nuire à notre processus vers le calme et la concentration stable.

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À la fin de cette journée d’atelier de 9h à 16h, je repartais la tête pleine et avec un plan d’entraînement de l’esprit pour les 2 mois à venir.  Ces derniers décideraient si j’allais entrer dans la danse par la suite, et donc m’inscrire pour la retraite.  J’avais jusqu’au vendredi précédent pour réserver ma place, soit le 8 mai 2015.  Cette nouvelle aventure pouvait maintenant débuter …

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Je me suis concocté ma propre version de la retraite, 10 jours avant le grand départ, à la ville, en reproduisant autant que possible les conditions à laquelles j’allais être exposées sur la ferme.  Le but étant de vérifier si j’étais prêt pour ces 3 jours en silence.  Je vous propose ici, en version VLOG, mon parcours du mardi 28 avril 2015 au jeudi 30.

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Troisième étape de cette odyssée de l’esprit.  Nous voici rendu à la retraite méditative.  Elle avait lieu du 15 au 18 mai 2015, pour un total de 18 méditations de 50 minutes au Centre Melbourne.

Je vous propose ici le compte rendu sous forme de journal de mon évolution dans ce processus.  Calepin et crayon en poche, j’ai pris sur place en note mes moindres impressions à vif.

Le choix que j’ai fait d’écrire mes péripéties sous cette forme de ces 3 jours m’a été inspiré de l’excellent roman  »Le journal d’un corps »

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VOICI L’HORAIRE DES 3 JOURS (pour l’équilibre méditatif et le calme stable)

VENDREDI 15 mai (1 méditation)

Introduction – Discussion des derniers détails et déroulement de la fin de semaine

Méditation 1 (19h30 à 20h30)

SAMEDI et DIMANCHE (12 méditations)

Méditation 1 (7h00 à 7h50)

Déjeuner (8h00)

Méditation 2 (9h00 à 9h50)

Moment libre (10h00 à 10h50)

Méditation 3 (11h00 à 11h50)

Diner (12h00)

Moment libre (12h à 15h)

Méditation 4 (15h00 à 15h50)

Moment libre (16h à 17h)

Méditation 5 (17h00 à 17h50)

Souper (18h00)

Méditation 6 (19h30 à 20h20) 

LUNDI (5 méditations)

Méditation 1 (7h00 à 7h50)

Déjeuner (8h00)

Méditation 2 (9h00 à 9h50)

Moment libre (10h00 à 10h50)

Méditation 3 (11h00 à 11h50)

Diner (12h00)

Moment libre (12h à 14h)

Méditation 4 (14h00 à 14h50)

Moment libre (14h50 à 15h10)

Méditation 5 (15h10 à 16h00)

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VENDREDI 15 MAI 2015.  JOURNÉE DU DÉPART. 

PRÉPARATION FINALE.

J’ai étrangement ressenti le besoin de faire à peu près tout ce que je ne pourrais faire lors de la retraite.  En fait, plus j’approchais de cette aventure de l’esprit, et plus mes vieilles habitudes sont revenues à l’assaut avec vigueur, sans relâche, à savoir :

1-      Regarder la télé (émissions, nouvelles, documentaires)

2-      Boire du café

3-      Aller sur les médias sociaux, YouTube, Google Analytic (de façon compulsive)

4-      Écouter de la musique (métal, punk, rock & roll, industrielle)

Avec le recul (au moment d’écrire ces lignes au retour de ma retraite), je vois bien que c’était une sorte de réponse aux interdits qui allaient suivre (ou aux recommandations devrais-je plutôt dire qui devaient favoriser la recherche de la pleine conscience et du calme stable).   J’étais comme un enfant à qui on disait non dans un magasin de bonbon.  Est-ce un peu la même chose, la même sensation, lors de régimes restrictifs  Poursuivre l’investigation

Je me sentais comme possédé ; littéralement.  Comme si je me devais de me bourrer la face et l’esprit, quitte à ‘rouler de table’ après, la tête et le ventre trop plein de tout.  J’ai avalé une quantité effarante de nourriture pour me faire des réserves.  Je devais avoir l’air d’un écureuil avant la période hivernale.  Je dois l’avouer ; je me sentais un peu anxieux et angoissé (paradoxal dans les circonstances, je m’en rends bien compte).   »La peur de l’inconnu sans doute », me suis-je dit.  Sortir ainsi complètement de ma zone de confort demandait du courage et de la confiance dans le processus.  Je me disais :

1-      Vais-je vraiment pouvoir rester 3 jours sans parler.  Moi ça?

2-      18 méditations de 50 min. sur 3 jours et 1 soirée? Mais comment vais-je pouvoir rester ainsi assis tout ce temps?  Je vais capoter!

3-      Et mon hamster qui tourne dans ma tête? Il va se calmer?  Il va me défier sans relâche?

4-      Vais-je avoir une vision différente de la vie au retour?  Du genre que je ne voudrais pas voir?  Qui va défier mes croyances, mes habitudes, mes acquis?  Les questions et les réponses qui pourraient surgir de cette aventure ; vont-elles me calmer ou au contraire exacerber certaines tensions et/ou questions existentielles que je me pose actuellement? (crise de la quarantaine oblige me diront certains)

ON EST DONT BIEN DANS NOS HABITUDES ; MÊME QUAND ÇA FAIT MAL…

VENDREDI 15 MAI 2015.  JOURNÉE DU DÉPART. 

REJOINDRE LES PARTENAIRES DE COVOITURAGE À LA GRANDE BIBLIOTHÈQUE.

Je marche avec empressement (je sais ; paradoxal de se presser pour aller se relaxer.  Syndrome de notre temps, je suppose.  Ça me fait penser à bien des gens, sans méchanceté, que j’ai vu avec leur cellulaire dans les cours de yoga :).  Sac à dos bien rempli, marchant fébrilement à travers les rues de la ville et le parc.  Quelques commissions de dernière minute, petit passage rapide chez Maganga, puis zou au lieu du rendez-vous.  Mon bien, bien ficelé avec ma sangle horizontale sur mes hanches, mes 2 courroies verticales sur mon tronc et la dernière horizontale en travers de la poitrine, me rappelle mon fardeau ; celui de faire fi pendant ces 72  prochaines heures de mes habitudes bien ancrées.  ‘’Les distractions sont les ennemies mortelles de la concentration’’ verra-t-on écrit sur le tableau noir de la salle de méditation à la ferme.  2 heures de route nous attendent pour nous y rendre (qui se transformeront en 3 heures avec les supers bouchons montréalais les jours de fins de semaine de congé prolongé).  Mais vu de façon positive, ça nous donne amplement de temps pour faire connaissance, et faire le plein de bla-bla intéressant avant 3 jours de silence.

‘’Bonjour.  Moi, c’est Éric.’’  ‘’Marion.’’ ‘’Armand.’’ ‘’Myrianne.’’ ‘’Enchanté groupe.’’

VENDREDI 15 MAI 2015.

ARRIVÉ SUR PLACE À LA FERME ST-JEAN.  19h30 

Nous y sommes.  L’auto s’arrête.  Le moteur est coupé.  Nous sortons tranquillement, ankylosés par 180 minutes environ de trajet en automobile sur la route transcanadienne et la 55 Sud directions Sherbrooke/Vermont.  Les mollets gonflés, les articulations qui craquent un peu, un dos plus vieux de 20 ans semble-t-il, du moins le temps de bouger un peu.  Quelques pas, quelques étirements, puis on constate et visite du regard les lieux de l’extérieur. Une ferme.  Des chats, des chiens, des chevaux, des poules, des champs à labourer, des arbres, une maison, des bâtiments, des engins motorisés, des chemins de graviers et tout au bout (où nous sommes actuellement), 3 étages retirés qui nous accueilleront pour cette retraite.

Pop ; bruit caractéristique.  La valise est ouverte.  On prend chacun nos sacs à dos, emplie de nos effets personnels.  On se regarde (on se connait à peine.  3 heures de route, ce n’est rien dans une vie).  ‘’Bon bien, on se reparle lundi.’’ dis-je à tous et à toutes.  Si la parole est d’or, le silence ici sera notre façon de calmer le hamster mental qui côtoie si bien la folie des grandes villes.  Entrons les amis ; c’est l’heure de se compromettre.

VENDREDI 15 MAI 2015. 

BAGAGE. CHAMBRE. RÉUNION.

Je scrute les lieux, comme une p’tite souris avec son nez et ses moustaches qui s’excitent.  Je suis dans un territoire non conquis, marchant pas à pas vers l’inconnu.  En silence de surcroit.  Quelle aventure.  J’écoute, je sens ; je ressens.  On dirait que mes sens s’aiguisent peu à peu, s’adapte au fait que mes cordes vocales se reposeront pour 3 jours.

Je prends les escaliers, monte à l’étage qui nous a été assigné.

SECOND PLANCHER.  JE CHOISIS LA CHAMBRE NUMÉRO 34.    J’y entre …

SURPRISE!  J’ouvre la porte.  Bien entendu, mes repères vont avec ce que l’on connait, dans ce cas-ci, ma chambre dans mon appartement.  On se compare donc avec ce que l’on a (ou avait).  Chez moi, une chambre simple, en son centre fait d’un lit Queen avec un box bien épais, un matelas et un oreiller digne de la Nasa, bien moelleux, qui épouse parfaitement les formes de votre corps une fois votre température corporelle l’ayant réchauffé.  Vous comprendrez alors que le premier mot qui me vint à l’esprit en découvrant les contours de la pièce ainsi que les quelques meubles et surtout le lit furent ‘Spartiate.’’   Sur la photo comparative, vous pouvez y voir le lit pour une personne (à gauche), fait d’une simple base de bois et d’un matelas semi-moue de l’épaisseur de mon poing.  Loin d’être une critique ; plus une constatation.  J’y déposai mon sac pour ensuite rejoindre mes nouveaux comparses de fin de semaine dans la salle de méditation, elle qui nous verrait nous y asseoir 18 fois en 3 jours environ.

Chambre retraite, chambre Eric

On nous accueille dans la salle de méditation.  Dernières recommandations d’usage.  Règles de conduite.  Conseils et suggestions pour que cette aventure soit bénéfique et que chacun puisse y trouver son compte en respectant les autres membres du groupe de 23 personnes.  ‘’N’ayez aucune attente pour cette fin de semaine.  Vous êtes ici pour semer une graine…’’ nous dit avec calme et bienveillance le moine bouddhiste résidant du centre Kadampa Kelsang Lhoundroub.

VENDREDI 15 MAI 2015. 

SILENCE.  ON AMORCE CE FILM MUET.  MÉDITATION 1. 

Ça y est.  C’est vraiment commencé.  Assis sur sa chaise, pour certain sur de petits bancs de bois près du sol.  Nous entamons notre recherche du mieux-être pour, si possible, trouver ‘l’équilibre méditatif, le calme et la concentration stable’ (titre de cette retraite).  ‘’Mais à quoi je pensais en m’inscrivant?!’’  C’est bel et bien cette pensée qui me traversa alors l’esprit.  Douleur lancinante du côté gauche abdominale, sensation de poignard tranchant et brûlant qui est tourné par un une présence invisible de façon sadique et chirurgicale sous mon omoplate gauche.  Cet ennemi invisible sait ce qu’il fait pour me faire mal et semble s’amuser drôlement à mes dépens.  ‘’Sérieusement, qu’est-ce que je fais ici!!!’’ Me répétai-je.  J’ai juste envie de partir en courant, de crier, de me ‘péter la tête sur un mur violemment’ ou bien, de façon moins douloureuse mais non moins violence, de frapper à grands renforts dans un ‘punching bag’ de boxe.  Restants de la ville, anxiété résiduelle de ma vie un peu folle, les flots d’adrénaline coulant encore dans mes veines comme un torrent qui déferle  et qui allait emporter sur son passage mes derniers espoirs de trouver la paix d’esprit et le calme stable.  Aurais-je sur évalué mes capacités?  Ce n’est pas impossible.  Étais-je vraiment prêt finalement?  Ou bien est-ce uniquement de l’angoisse de performance?  Le doute s’installe, mon calme mis à dure épreuve …  J’eus alors la douloureuse impression que mes 2 mois de préparation ainsi que mes 3 jours de phase test n’avaient rien donné.  Un gros FAILED!

Cette séance fut sans aucun doute ma plus difficile ‘ever’ depuis que j’ai débuté à méditer.  Y’en aura pas d’facile faut croire.

VENDREDI 15 AU SAMEDI 16 MAI 2015.

NUIT.  1H00-3H00-5H00

Les ténèbres sont rois et maîtres.  Il fait nuit noire.  Mon sommeil est parsemé de micros réveils.  CRIC-CUIQUE-CRAC.  Le lit me parle.  Je suis agité.  Et il me répond.  Il grince et craque à chacun de mes mouvements, aussi légers soient-ils.  À peine plus large et plus long que moi, c’est mon île le temps de ces 3 nuits (et dans les jours qui viennent, je découvrirai mon îlot à siestes).  Je rêve et cauchemarde à répétition.  Mon cerveau ne veut pas s’arrêter semble-t-il.  Il rechigne, n’aime pas cet endroit ou plutôt, ce que je tente de lui faire ; le calmer.  Même sans voix, même les yeux fermés, il fait des siennes.  Maudit fatiguant.  Tu pourras pas coopérer, oui? Pourvu que ce ne soit pas là un aperçu de mes prochaines 72 heures…  

SAMEDI 16 MAI 2015.

LEVÉ.  6H30.  POÉSIE SILENCIEUSE. 

L’immensité du silence est enveloppante.  S’éveiller en prenant conscience des 72 prochaines heures.  Tenter de vivre le moment présent à chaque respiration.  Ça peut donner aisément le vertige.  Tout comme les 6 sessions de méditation de 50 minutes chacune d’ailleurs.  Accepter les peurs, lâcher-prise.  Scruter l’horizon à travers la fenêtre.  Le gazouillis des oiseaux, eux qui se laissent flotter au gré du vent, insouciants semble-t-il.  Accueillir à bras ouverts le calme de cet univers pittoresque.  La vie en campagne versus ma vie frénétique en ville.  Quel contraste saisissant!

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SAMEDI 16 MAI 2015.

MÉDITATION 1 de la journée.  

PROTOCOLE DE DÉBUT DE SÉANCE

Tout le monde attend.  Entrée du moine Kelsang Lhoundroub.  3 prosternations de sa part (quelques autres participants suivent le pas).  Il s’assoit.  Les gens dans la salle le copient.  Bouchons dans les oreilles.  Bruit du gong.  Le signal.  Le silence.

Ça fait étrange de se retrouver parmi des inconnus en silence, ne pouvant converser avec eux.  C’est la règle.  Je me sens bête.  Mes 50 minutes de méditation sont faites de vagues successives d’angoisse, de pressions thoraciques (respire me dis-je mentalement.  Fait comme tu dis à tes clients) et d’anxiété suivie d’un sentiment de liberté apaisant.  Lorsque ça arrive (période de calme), je m’en délecte goulûment.  Je m’y accroche.  Du moins j’essaie, même si je sais au fond de moi que ça ne donne pas grande chose (de s’accrocher puisqu’au fond, on ne contrôle pas grand-chose).  À la fin de la séance, j’ai terriblement faim.  Même avec des bouchons dans les oreilles, j’entends les ventres qui gargouilles tout autour ; cri primal de l’intestin.  Ils crient tous en chœur ; ‘’Mais nourrissez-nous.’’  ça s’en vient.  Actuellement, nous sustentons l’esprit.

Sentiment de vide.  Épuisé.

SAMEDI 16 MAI 2015.  DÉJEUNER. 8h00

Le cerveau représente environ 2% de notre masse corporelle.  Il consomme pourtant au bas mot 20% de nos réserves énergétiques.  Je peux bien avoir faim après cet entraînement!

PAUSE DANS MA CHAMBRE

Bruits de pas feutrés dans le corridor.  Mon cœur qui bat.  Mes acouphènes.  Chasse d’eau dans une salle de bain tout près.  Une porte qui s’ouvre et se referme.  Mon ouïe est aiguisée.

SAMEDI 16 MAI 2015.

MÉDITATION 2 de la journée.  

La tyrannie de notre époque ; l’horloge.  Me dépêcher pour aller méditer.  Pas mal comme paradoxe.

Cette séance, c’est le jour et la nuit avec la précédente.  Enfin, je semble être capable d’entrer dans la zone.  Mon corps finit par se détendre un peu.  Ma douleur aiguë derrière l’omoplate et le côté gauche de mon abdomen, qui me dérangeait jusqu’à ce matin, est complètement disparue.

PAUSE.  MARCHE EXTÉRIEURE. 10H

L’odeur du crottin de cheval chatouille mes narines.  Toujours bien mieux que des vidanges de fond de ruelles.  J’observe ces braves bêtes (chevaux).  Ils me regardent en retour, l’air de me dire : ‘’on te fixe toi quand tu manges?’’  Vous avez raison.  Désolé.  Je poursuis mon chemin.  Les oiseaux chantent à gorge déployée.  Les chats s’étirent comme ils savent si bien le faire.  Un bruit de brebis.  BÊÊÊÊÊÊÊÊÊÊÊÊÊ!  Je ne suis bel et bien plus sur la rue Gauthier à Montréal.

SAMEDI 16 MAI 2015.

MÉDITATION 3 de la journée.  

Baptême.  Encore l’estomac dans les talons.  Ça creuse vraiment d’entraîner son esprit.  Assez fou quand même.

SAMEDI 16 MAI 2015.  DÎNER. 12h00

Je crois n’avoir jamais mangé autant en pleine conscience.  Je m’impressionne.  Je prends une bouchée, je dépose ma fourchette, je mastique lentement.  Toutes les saveurs se mélangent avec ma salive.  C’est comme si je découvrais le goût réel de certains aliments.  C’est quasiment orgasmique.

PENSÉE

Si je penche la tête à ce moment-ci de ma vie, ce n’est pas par gêne ou bien par manque de confiance, mais bien par humilité envers les autres et tout ce que je ne connaîtrai jamais de mon vivant.  Ça aide aussi pour voir où je mets les pieds. 🙂

SAMEDI 16 MAI 2015.  LONGUE PAUSE DE 3 HEURES.

SIESTA SI

On peut dire que je suis hors de ma zone de confort.  Si quelqu’un m’avait dit, il y a même 5 ans, que je ferais ce genre de retraite un jour, j’aurais très certainement éclaté de rire.   J’étais encore dans une phase où je repoussais mes limites physiques.  Le mental, du moins dans sa forme lente, profonde, réfléchie et dans le calme, ne me parlait pas du tout.  Du moins, pas encore.

C’est sur cette pensée, l’estomac heureux et repu, que je montai tranquillement les escaliers puis empruntai le couloir qui devait me mener à ma chambre ; numéro 34.  Le lit, qui m’avait surpris par sa simplicité la veille, me semblait maintenant des plus accueillant.  Je sentis monter en moi rapidement une profonde lassitude.  Car ici, en dehors de mon contexte habituel, je pouvais m’écraser et dormir sans crainte de manquer de temps.  L’esprit engourdit, le corps lourd et les pensées vagabondes, comme anesthésié, me délectant de ces quelques instants justes avant de quitter dans les bras de Morphée.  Hamster mental en ‘break syndical’.  Mon imaginaire prêt pour le rêve, celui de rejoindre les gens que j’aime en esprit.  Bonjour, il est Zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz.

SAMEDI 16 MAI 2015.

MÉDITATION 4 de la journée.  15h00

Je perçois très bien maintenant tous les effets de la position assise sur le corps.  Et quand le corps subit des tensions, l’esprit se fixe aisément sur celles-ci.  ‘Reviens à ton objet de méditation’ me commandais-je.  Plus facile à dire qu’à faire.  Y a-t-il un marionnettiste dans la salle qui tire les ficelles de mes douleurs?  Car ma tête ne fait qu’à elle-même.  Respire, redresse-toi, colonne en extension, le souffle profond et continu.

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‘’N’ayez aucune attente pour cette fin de semaine.  Vous êtes ici pour semer une graine…’’ nous a dit Kelsang Lhoundroub vendredi soir lors de la réunion.   »N’avez aucune attente … »  Ça me rappelle tout à coup ce que je me répète depuis des années maintenant, à savoir les 4 accords Toltèques.  Ne pas avoir d’attente fait partie de l’un de ces principes.  Ma terre est fertile, mais difficile à creuser on dirait.  Je redouble de patience, et de persévérance.  Respire, redresse-toi, colonne en extension, le souffle profond et continu.  Je sais que je vais y arriver.  J’ai confiance en moi.      

SAMEDI 16 MAI 2015.

MÉDITATION 5 de la journée. 

Rien de spécial.  Si ce n’est que je me sens très calme.  Envahi d’une profonde plénitude, le cœur gros, gonflé à bloc d’amour pur pour mon prochain.  Luv it.

SAMEDI 16 MAI 2015.  SOUPER. 18h00

Qu’il fait bon de manger en pleine conscience, guidée par un calme désarmant et nouveau.  Même une simple salade, avec uniquement des oignons, sel et poivre, sans vinaigrette j’aime à préciser, me remplissent l’estomac et le cœur de joie.  Expérience intense et grisante.

Mettons les choses au clair.  La bouffe ici est excellente.  La cuisinière se surpasse.  Mais tu comprendras Marie-France que je ne peux décemment dire que tes créations sont meilleures que celles de ma mère.  Je t’accorderai donc l’égalité.  Tu ne m’en tiendras pas rigueur, j’espère.  Un fils a ses obligations familiales tout de même.  Je suppose que tes garçons feraient probablement la même chose dans les circonstances 🙂

ANECDOTE

Je fais signe à la cuisinière lors de la distribution de l’excellent dessert de m’en servir uniquement une demi-portion.  Elle me chuchote tout bas ; ‘’Si tu as des regrets, tu pourras revenir’’.  J’ose alors briser le pacte du silence.  Je marmonne à mon tour tout bas.   ‘’En fait, c’est que je n’ai plus faim.  Mais ça semble si bon que je ne peux tout simplement pas résister.’’  Sourire complice.  Je retourne à ma table avec mon butin comme une souris avec son fromage dans son trou.

PENSÉE

Ici, ce n’est pas celui ou celle qui fait le plus de bruit, mais bien le contraire.  Le plus silencieux est roi et reine.  Chacun veille, avec grande attention, à se déplacer lentement, sans lourdeur, à ne pas envahir la bulle de l’autre par des regards inopportuns, à manger en silence.  Quelques sourires furtifs sans fixer, voilà le lot quotidien.  Atmosphère légère et reposante comme je n’en avais jamais connu jusque-là.

SAMEDI 16 MAI 2015.

MÉDITATION 6 de la journée. 

Je découvre aujourd’hui que l’idéal, à ce moment-ci de ma vie et de mon cheminement en méditation, est 4 séances par jour.  Il m’est possible d’aller jusqu’à 5, en me concentrant bien.  Mais la 6e, extrêmement intense, devient un combat de l’esprit et du corps, presque aussi difficile pour moi qu’un entraînement physique soutenu.  Je sens en ce samedi que je suis allé jusqu’au bout de mes capacités actuelles.  Mon esprit ne doute plus ; c’est assurément une forme d’exercice.  Les émotions s’entremêlent, mon objet de méditation versant facilement vers des recoins de mon esprit.  Je tente par tous les moyens de garder mon calme et l’emprise mentale sur ce que j’ai choisi de méditer ; l’impermanence de la vie.  Comme le HD de mon PC, mon cerveau est en surchauffe.  Je me sens déshydraté, même ayant bu mes quantités d’eau habituelles.  Pour imager ce que je vis, disons que j’arrive à mes dernières répétitions maximales de mes dernières séries de mon plus gros entraînement physique de la semaine et du mois.  Nous verrons bien de quoi sera fait mon lendemain après une période de repos d’une nuit.

QUESTION

Ces 3 jours sont-ils un aperçu de ce dont parle Jack Kornfield dans son livre ‘Après l’extase, la lessive?’

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SAMEDI 16 AU DIMANCHE 17 MAI 2015.

NUIT.  12H00-2H00-3H00-4H00

Je rêve à des gens que je n’ai pas vus depuis des lustres.  Des visages pratiquement oubliés viennent me rejoindre dans mon sommeil.  Je n’en comprends pas la signification ; parfois des films comiques, d’autres fois d’horreur.  Un mélange de Benny Hill et de Tim Burton.  I know ; it’s weird. MAis c’est comme ça.

DIMANCHE 17 MAI 2015.

LEVÉ.  6H10.

Le ciel gris a fait place à une belle couleur bleutée.  Il semble que nous aurons une belle journée ensoleillée.  Réveillé par le chant des oiseaux.  À mon grand étonnement, je me sens bien, et ce, malgré les nombreux réveils.  Zou. Sort du lit me dis-je.  Exercice matinal pour faire bouger le corps et recentrer l’esprit.  À sept heures zéro zéro, le camp d’entraînement ‘entraîner son esprit’, jour 2, débutera.  Le gym (la salle de méditation) nous attend et mon ‘bench’ (la chaise) sera à nouveau mes points d’ancrage pour mes 6 sessions à venir de 50 minutes chacune.

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DIMANCHE 17 MAI 2015.

MÉDITATION 1 de la journée.

–          Chérir la vie en tout temps

–          Ne rien prendre pour acquis

–          La douleur n’a pas à devenir souffrance

PENSÉE

Je constate que je ne ressens pas le besoin de manger des collations lorsque je suis très calme.  Les 3 repas me suffisent amplement.  Je ne m’en porte pas plus mal.  Au contraire.  Je comprends mieux les signaux internes de mon corps.  Intéressante constatation.

PENSÉE

Certaines personnes vous amènent sans le savoir sur une voie que vous n’auriez jamais pensé emprunter auparavant.

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–          C’est Maganga qui m’a acheté et offert en cadeau 2 livres de Jack Kornfield sur la méditation (‘Après l’extase, la lessive’ et ‘Bouddha ; mode d’emploi pour une révolution intérieure’).  Elle venait de semer une graine.

–          Cette semence a grandi.  Ma curiosité a élargi ma pensée.  Elle m’a invité à aller au centre Kadampa pour une journée.  Billet blogue sur le sujet ; un bouddhiste GEEK. LuV it!

–          Cette journée a fait croître un peu plus mon désir d’en savoir davantage sur l’entraînement de l’esprit, d’où ce processus de retraite silencieuse

Maganga (depuis 2009).  2 livres (2013-2014).  Et une retraite plus tard (2015).  You never know the path and/or the future …

DIMANCHE 17 MAI 2015.  DÉJEUNER. 8h00

Tout goûte meilleur.  Pourtant, rien d’extravagant.  Je connais cette nourriture.  Banane, pêche, raisins, kiwis, gruau, pain intégral, beurre d’arachide naturel et d’amande, tisane à la menthe, etc..  Est-ce le calme?  La fraîcheur des aliments?  L’environnement propice à la lenteur?  Ou bien mon état d’esprit qui s’affine et qui rehausse la qualité de cette activité anodine?  Probablement une combinaison de tout cela.  J’ai pris mes marques.  Je me sens de mieux en mieux.  Moi qui croyais que j’allais m’embêter.  Ne pas parler pendant 72 heures ; le bonheur finalement.

DIMANCHE 17 MAI 2015.

MÉDITATION 2 de la journée.

Outch.  Douleur aux ischions.  Ce sont comme 2 pics qui poussent dans la chaise et ma chair.  Mes fesses manqueraient-elles de ‘rembourrage naturel’?  Car avec le relâchement conscient de la tension musculaire, je sens mes épaules, mes bras, mes mains et mon tronc devenir très lourds.  Comme si j’avais pris du poids à la seule force de mon esprit.  En retour, ma cage thoracique prend beaucoup plus d’expansion.  La qualité de mon souffle et la longueur de mes respirations sont décuplées.  Je peux inspirer et expirer en 8 à 10 secondes environ.  BONHEUR.  BÉATITUDE.  FÉLICITÉ.  Et ce, à la seule force de mon souffle. Ahhhhhh.

CONSTATATION D’ORDRE PHYSIQUE

Ma douleur atroce à l’abdomen et derrière l’omoplate gauche vendredi soir est belle et bien partie.  Je me sens extrêmement zen actuellement.

PAUSE.  MARCHE EXTÉRIEURE. 10H

Oiseaux, poules, chats, chevaux, soleil, insectes, champs, ciel bleu, granges, tracteurs, CHIEN …

Il arrive par ma droite derrière moi.  Il me dépasse un peu, s’arrête, lève la tête doucement et me regarde 2 secondes.  Puis il se couche par terre, sans préliminaire, et attend patiemment que moi, l’humain, le flatte.  Guidoune va.  Avec grand plaisir.  Petit moment simple de grande joie.  Il ne demande que des caresses.  ‘Cheap date’.  La chaleur des rayons du soleil sur ma peau, le vent qui me chatouille le visage, mes mains qui massent le corps et le poil de mon nouvel ami canin.  Je sens mes coins de lèvres se soulever spontanément tout à coup, inconsciemment d’abord.  Il semble que je souris à la vie bêtement.  C’est dont ben bon sourire.

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DIMANCHE 17 MAI 2015.

MÉDITATION 3 de la journée.

J’ai vraiment pris mes marques.  Ça va de mieux en mieux.  Le calme, la concentration, une entente tacite entre mon cœur, mon corps et mon esprit.  Il semble que ‘tout ce beau monde’ est décidé enfin de travailler ensemble ; de collaborer à mon mieux-être et par conséquent, à celui de mon entourage également.

DIMANCHE 17 MAI 2015.  DÎNER. 12h00

MANGER.  SIESTE.  MARCHER.  EXERCICES LÉGERS EN MOBILITÉ.  LOVE.  JOY.  GOODWILL

PENSÉE

Apprendre à connaître des gens sans l’usage de la parole : gestes, respiration, déplacements, énergie ressentie, posture, attitude.  QUESTION.  Comment les autres me perçoivent-ils?

DIMANCHE 17 MAI 2015.

MÉDITATION 4 de la journée.

Je maîtrise de mieux en mieux le ballet de mes pensées.  Esprit plus aiguisé, calme, apaisé, mon objet de méditation (impermanence de la vie) étant plus clair désormais.  Paradoxalement, plus mon esprit se détend et s’allège, plus mon corps lui s’alourdit et me fait mal de douleurs.  Je ressens plus que jamais mes lignes de tensions.  La grande différence, c’est que je ne laisse pas (ou presque pas) ces douleurs devenir souffrance.  À la seule force de mon esprit, je reste là, fixer sur mon objet, sans souffrir malgré la douleur.  Intéressante découverte.

QUESTION AYANT SURGI DANS MA TÊTE SUITE À CETTE DÉCOUVERTE

L’œuf ou la poule?  Les gens bougent-ils moins parce qu’ils sont mal dans leur corps ou sont-ils mal dans leur corps parce qu’ils bougent moins?

DIMANCHE 17 MAI 2015.

MÉDITATION 5 de la journée.

ASSOIFFÉ! Je me sens déshydraté à chaque fin de séance.  On dirait que j’ai le cerveau en surchauffe.  Je bois pourtant beaucoup, autant en fait que si je faisais un entraînement physique intensif.  Je ne bouge pourtant pas.  Mais j’avance bien.  Respiration extrêmement lente et profonde uniquement.  Ça me fascine.

ANECDOTE

En finissant de me laver les mains en fin de session 5, j’ai levé les yeux.  J’ai capté mon reflet dans le miroir.  ‘Qui es-tu?’ Je ne me suis pas reconnu.

DIMANCHE 17 MAI 2015.  SOUPER. 18h00

La soupe en entrée est de retour ; JOIE!

J’ai pris comme habitude depuis ce midi de remercier en pensée les gens qui ont cuisiné ce repas.  Mais également j’ai pris conscience de la chance incroyable que j’ai d’avoir ainsi accès à toute cette nourriture de qualité.

Je mange si lentement ici.  Je me reconnais à peine.  Je sens, je goûte, je regarde, j’apprécie chaque bouchée comme si c’était à la fois la première et la dernière.  Je savoure pleinement ce moment.

La tarte aux poires ; WOW!  Moi qui ne suis pas dessert (je serais plutôt entrée et repas principaux), je me paie la traite avec bonheur sur cette ferme.  Et le plus beau, c’est que Marie-France (je le saurai plus tard à la fin de la retraite) va nous envoyer par courriel toutes les recettes.  J’espère que je lui ferai honneur en tentant de les cuisiner un jour.

Pas le temps de manger une pomme?

Voici un extrait vers la fin de cet article : Is cold-pressed juice really that healthy, or is it all just hype?

‘’But considering a vast majority of Canadians don’t come close to consuming their 10 daily recommended servings of fruits and vegetables, cold-pressed juice is not a bad option when so many of us are too busy to stop and munch an apple.’’

Le premier mot qui me vient à l’esprit est ‘Triste’.  Y a-t-il tellement de gens qui n’ont même pas le temps de manger une pomme?  À l’heure où j’ai la chance, mais également choisis de faire cette retraite pour prendre la mesure de ma vie (en quelque sorte), j’espère jamais n’arriver personnellement à ce constat.

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PENSÉE

J’ai l’impression que je ne percevrai plus le silence de la même façon dorénavant et que je n’en aurai plus peur à présent.

DIMANCHE 16 MAI 2015.

MÉDITATION 6 de la journée. 

Même constat qu’hier soir.  La 6e séance est ardue.  Mon esprit veut vagabonder, jouer, penser à tout et à rien.  Mes douleurs physiques deviennent souffrance.  Nuque, fesses, dos, épaules.  Quand le corps fait mal, difficile de contrôler son esprit.  Mais je reste confiant ; le jour viendra.

MARCHE EN SOIRÉE.  20H30

Marcher alors que le soleil tire sa révérence.  Voir avec des yeux nouveaux et grands ouverts toutes ces couleurs orangées, bleutées et jaunâtres qui s’entremêlent tout juste avant que la nuit ne prenne complètement le relais.  Avancer lentement, très lentement, sous les acclamations de l’orchestre des batraciens, insectes et oiseaux de nuit qui s’éveillent.  Ça calme son homme.  Mes douleurs de la 6e méditation ne sont plus.  Allez ; bonne nuit.  Sweet dreams are ‘also’ made of this.

DIMANCHE 17 AU LUNDI 18 MAI 2015.

NUIT.  2H00-5H00

Nuit correcte.  Pourtant je ne me sens pas fatigué.  Juste calme.

CONSTATATION D’ORDRE PHYSIQUE

J’ai les cheveux longs en ce moment.  Ce matin, je remarque que je perds beaucoup moins de cheveux en me peignant.  Coïncidence?  Effet de la diminution importante de mon niveau de stress?  À investiguer.

LUNDI 18 MAI 2015.

MÉDITATION 1 de la journée.

14 de 18.  Le temps, même dans un contexte lent, passe à une vitesse folle.  Ça va encore mieux que samedi et encore mieux qu’hier.  2 pas en avant pour 1 pas en arrière avec parfois des montagnes russes.  Mais au final, même lors des difficultés, j’évolue.

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PENSÉE

Comme le dit Brian Wansink dans son livre ‘Slim by Design’, contrôler son environnement alimentaire dans les 5 sphères qui composent son ‘food radius’ (cuisine, au travail, épicerie, école, restaurant) est la clé selon lui pour une gestion du poids saine, facile, et sans faire de régimes et/ou surconsommer.

J’ai bien l’impression avec cette expérience de retraite que c’est un peu la même chose avec le développement d’un esprit et d’une concentration stable.  TV, cellulaire, tablette, ordinateur contribuent certainement à nous hyper stimuler.  Voir et revoir la liste des 12 conseils pour le développement d’un esprit et d’une concentration stable plus haut dans le texte.  Trouver un équilibre dans tout cela qui me convienne.  La vie est courte et imprévisible.  Écouter mon corps et ses messages pour m’ajuster rapidement à ses besoins du mieux possibles.

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LUNDI 18 MAI 2015.  DÉJEUNER. 8h00

Trouver le juste équilibre.  Moins manger pour se remplir d’énergie et plus pour nourrir l’être.  Prendre le temps de chérir cette nourriture et la chance que j’ai eue d’avoir une mère qui m’a légué son savoir culinaire de plusieurs générations.

Si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour.  Si tu lui apprends à pêcher, il mangera toujours.  Lao Tseu

LUNDI 18 MAI 2015.

MÉDITATION 2 de la journée.

Le calme stable ; quelle extase!  Respirer, simplement, en pleine conscience, sans entrave, sans hâte ; le bonheur.

PENSÉE

Perdre pied en fixant la fumée qui s’échappe d’une tasse de tisane à la menthe, les pieds sur le rebord de la fenêtre, assis à regarder passer dans le champ le tracteur qui laboure la terre.  Hypnotique, douce folie.  Fixer ce moment qui ne reviendra plus pendant quelques secondes.  CLIC.  C’est fait.  Sourire.  Puis je lâche prise.

LUNDI 18 MAI 2015.

MÉDITATION 3 de la journée.

Odeur.  Bruits lointains.  J’ai faim.  Qu’est-ce que Marie-France et ses acolytes nous auront préparé?  Il reste combien de temps à la séance?  SONNE GONG, SONNE!  CES ODEURS ME RENDENT FOU!  SONNE! Éric ; reviens à ton objet de méditation.  J’ai encore des croûtes à manger pour ne plus me faire happer par les distractions mentales.

LUNDI 18 MAI 2015.  DÎNER. 12h00

MANGER!  C’est presque prêt.  Nous sommes plusieurs à humer l’air ambiant, à glisser nos pieds sur le sol, tout prêt du comptoir.  Nous semblons être revenus des enfants de 5 ans impatients.  Un petit pas en arrière pour ce qui est du développement de ma patience.  Mais c’est si bon ce que tu fais Marie-France.  Et puis c’est notre dernière fois après tout.  Il y a même 2 desserts pour l’occasion.  Je lui donne un petit mot de remerciement, écrit sur un bout de papier que j’ai déchiré.  Après avoir avalé ma dernière bouchée, une vague de bonheur, d’amour intense me submerge.  Je pense aux gens que j’aime, à ma chance, à la vie en général.  Merci, merci, merci.  Gratitude infinie.

Voici une courte vidéo pour remercier notre cuisinière de l’endroit.  

Marie-France de son prénom, qui nous a préparé d’excellents repas végétariens

LUNDI 18 MAI 2015. 

SPRINT FINAL.  2 MÉDITATIONS PRESQUE ‘BACK À BACK’.  14h à 14h50.  15h10 à 16h

Pour les séances 4 et 5, nous n’aurons que 20 minutes de repos entre les 2.  Je sais maintenant que c’est peu, considérant la fatigue d’un tel travail mental axé sur le calme et la concentration stable.  Ce fut tout un défi.  Puis-je dire que je l’ai relevé avec brio?  Tout dépend de notre échelle individuelle et de notre grille d’analyse des résultats.

Si mes critères d’évaluation se basent uniquement sur la capacité à rester parfaitement concentré pendant toute la durée de l’exercice, j’ai échoué.  Lamentablement même lors de la cinquième et dernière session.  J’avais l’impression d’avoir ‘frappé le mur’ que les marathoniens parlent tant.  Mais comme lors de ces épreuves physiques d’endurance, c’est bien souvent la tête qui décide si le coureur va continuer ou non (à moins bien sûr d’un problème physique grave poussant l’individu à devoir arrêter complètement l’épreuve).  J’ai bien des défauts, mais de la volonté, j’en ai à revendre.

LIGNE D’ARRIVÉE

Je n’ai pas battu de record.  Je n’ai pas été parfait dans la maîtrise de ma concentration et de mon calme stable.  Je me souviens alors pour la troisième fois des mots de Kelsang Lhoundroub ; ‘’n’ayez aucune attente pour cette fin de semaine.  Vous êtes ici pour semer une graine…’’  Ah ben ça, je l’ai fait.  Je dirais même que j’ai semé quelques plants de légumes dans mon jardin intérieur et j’en suis très reconnaissant.

ÉPUISÉ.  HEUREUX.  ENDOLORI.  GRANDI

LES AUREVOIRS

Ça fait tellement étrange de parler à nouveau, qui plus est pour la première fois à des inconnus que vous avez côtoyés pendant 3 jours sans jamais vraiment les connaître (mis à part mes comparses de covoiturage).  On fait le plein de sourire, on discute de nos expériences personnelles intérieures.  Les néophytes comme moi, qui se posent beaucoup de questions, relancent les plus aguerris en la matière.

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Une maman chien a eu ses chiots il y a moins d’une semaine.

Le ciel est bleu.

Le soleil est chaud et revigorant.

La vita e bella

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MÉTRO.  BOULOT.  DODO. 

La réalité nous rattrape vite.  Notre gentille conductrice nous laisse à la station Honoré-Beaugrand.  C’est donc un au revoir, accolades, prendre nos sacs à dos dans la valise.  On dirait que nous sommes de retour d’une randonnée de 3 jours en montagne, tout physique.  Eh bien non mesdames et messieurs.  Nous sommes allés entraîner notre esprit.

Nous entrons dans la station puis le métro.  Lumière artificielle qui n’avantage personne, conversations allumées, cris, BLA-BLA-BLA aux cellulaires, se faire brasser dans la cabine, odeurs parfois nauséabondes ; agressant tout à coup.  Ça ne m’avait jamais fait cela auparavant.  C’est donc que j’ai réellement déconnecté?

TEST DE L’ÉPICERIE

Retourner à la maison.  Vider le sac à dos.  Tourner un peu en rond.

En voyant le parapluie dans l’entrée, je savais que des surprises m’attendaient probablement dans mon appartement, éparpillées. De fait, des mots par-ci par-là avec des cadeaux alimentaires qui me seraient non seulement très utiles pour me sustenter, mais aussi pour débuter la semaine.

Ahh cette Maganga.  C’est son genre.  Et c’est infiniment apprécié.  Encore plus après cette retraite.

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CHANGEMENT PHYSIQUE PERÇU EN MOUVEMENT

Ça semble fou, mais pendant la semaine de mon retour, mes hanches et mon dos bougeaient mieux, étaient plus mobiles, lors de 3 de mes mouvements habituels en yoga kundalini.  Est-ce le fait de mon état mental?  À investiguer.

CHANGEMENTS ENVISAGÉS (court/moyen/long termes) POUR LE BIEN-ÊTRE PHYSIQUE ET MENTAL

–          Horaire fixe (temps passé sur les médias sociaux)

Trouver le juste équilibre entre les besoins pour le travail/personnel VS la santé physique et mentale (autant que possible 30 min. à 45 matin avant les clients, 30 min., le midi avant de manger, 30 minutes en fin pm avant les clients du soir.  Ne plus laisser la page ouverte en continu pour se laisser distraire par les  »pop-up » sonore et visuel.  Trop difficile de reprendre sa concentration lors de création de programmes et de rédaction des guides et livre.  Trop facile de se laisser absorber.  Je me le dois pour ma santé globale mais aussi pour mon entourage et mes clients)

–          Diminuer davantage le temps passé à l’ordinateur

Incidence marquée sur le manque de dépense énergétique, sur la posture, tensions au cou, épaules, dos, mais aussi sur la qualité du retour veineux (jambes, mollets, chevilles enflés) *

–          Maintenir la diminution importante du temps passé à regarder la télévision

De 5 à 2 heures par jour (incluant docu sur YouTube) depuis la préparation des 2 mois (nouvelles, documentaires, émissions).  Idéalement autour de 60 minutes pour s’informer avec les nouvelles en fin de journée

–          Laisser de côté la musique lors du travail de rédaction de programmes clients et/ou des guides de Studio Éric Blais

Je dois admettre que ma concentration est finalement de beaucoup supérieure sans musique.  Elle sera de ma vie dans d’autres moments.

–          1 méditation minimum par jour

Comme je le fais depuis maintenant septembre 2013.  2 fois par jour autant que possible dorénavant depuis la retraite

–          Jeux vidéo

Ma concentration, le calme, mon temps à investir dans certains de mes projets de vie, d’entreprise et dans les gens que j’aime sont devenues mes priorités absolues.  La vie passe a une vitesse folle.  Sauf en de rares occasions, cette activité ludique devra être mise de côté.  Je suis à la croisé des chemins ; je choisis mes batailles.  Le temps est la durée la plus précieuse ; et bien souvent la plus rare.

–          Dire plus souvent aux gens qui me sont proches que je les aime

Faut que ça sorte.  Fini de se cacher derrière une armure de chair.  La réalisation et l’intériorisation de l’impermanence de la vie lors de cette retraite m’en a convaincu

–          Quand je suis seul, autant que possible, manger au moins 1 repas sur 3 en silence, en pleine conscience, en me concentrant uniquement sur cette activité

Fermer la TV lorsque je mange avec la femme que j’aime pour discuter calmement ensemble (même chose avec mes amis, ma famille)

–          Valoriser les comportements dans ma vie quotidienne qui mène à ‘l’être juste’

Pensée, parole et action

–          Faire plus régulièrement une évaluation de mes priorités de vie

Me réajuster au besoin.  Autant que possible, ne plus me laisser happer par la folie du quotidien (ou reconnaître et me réajuster rapidement)

–        Redonner à la société et à la vie.  Gratitude pour ce que j’ai et non pour ce que je n’ai pas

Capitaliser sur l’incroyable chance que j’ai eu d’avoir des parents aimants, présents, et qui m’ont inculqué de fortes valeurs familiales et morales (respect de soi et d’autrui, égalité, parole d’or, discipline, compassion, le travail bien toujours bien fait qu’importe si c’est pour une petite ou grande chose, cours d’éducation familiale 101 à la maison pour être débrouillard (faire l’épicerie, savoir cuisiner, ménage, lavage, etc. (ma mère), le jeu (mon père).  J’ai toujours eu un toit sur la tête, des vêtements, beaucoup d’amour, de présence et d’encouragements lors de mes bons coups comme de mes échecs

–        Continuer à donner de la nourriture quand je le peux aux gens de la rue

Donner de ce que j’ai fait en trop de mes recettes maison ou un petit quelque chose de l’épicerie.  Trouver également une cause (karma Yoga)

–        Équilibre mental et émotionnel personnel

Non-jugement, bienveillance, respect, compassion, empathie, humilité, désir profond de partager la connaissance avec autrui, envers moi et les autres

Maintenir l’habitude (depuis été 2014) de fermer tout du travail à 20h les vendredis jusqu’au lundi suivant 8h

*  1 exercice santé (des mollets), ‘Le cœur des jambes’, retour veineux (diminuer le temps passé à l’ordinateur)

1 SEMAINE PLUS TARD

–          Qu’en est-il depuis mon retour à la réalité?

–          Comment me suis-je réadapté à ma vie montréalaise?

–          Ai-je réussi à maintenir mon état d’esprit et ma concentration stable?

Toutes les réponses à ces questions dans cette courte vidéo 

LE POUVOIR DE L’ESPRIT (ajout d’information – 3 juin 2015)

Je crois maintenant profondément aux bienfaits physique et mental d’une telle pratique méditative.

Voici d’ailleurs un complément intéressant pour les amateurs d’exercice et d’entraînement physique en musculation.

Une étude sur  12 semaines en 2004 provenant de la Cleveland Clinic en Ohio, États-Unis, a démontré tout le pouvoir du signal nerveux lors du développement de la force.  Pour ce faire, une cohorte de 30 individus en bonne santé, divisée en 4 groupes : (a) 1 groupe témoin de 8 personnes, (b) un autre groupe de 8 personnes devant faire des contractions mentales en abduction du petit doigt, (c) un troisième groupe du même nombre de gens qui devaient faire des flexions au coude et enfin, (d) 6 volontaires qui avaient pour tache de faire un entraînement ‘réel’ (et non juste mental) maximal d’adduction du petit doigt.

RÉSULTATS

Seuls les gens du groupe témoin n’ont vu aucun changement.  Tous les autres ont eu des améliorations de la force (groupes à contractions mentales uniquement et à contractions maximales compris) de l’ordre de (b) 35%, (c) 13,5% et (d) 53%.  Ce qui a démontré que le signal nerveux a aussi une importance capitale dans le développement de la force, par le contrôle mental.

J’en conviens, l’échantillon des participants dans cette étude précise reste petit.  Mais ça nous aiguille vers des pistes très intéressantes sur le rôle de la pleine conscience dans la vie de tous les jours, mais aussi dans le cadre de l’exercice physique (ne serait-ce que pour diminuer les risques de blessure liées à un manque de concentration).  De mon côté, ça fait longtemps que je répète à mes clients de ‘s’entraîner en pleine conscience’ en musculation.  De réfléchir, de visualiser le mouvement et de demander mentalement à leurs muscles sollicités de travailler.  Le faites-vous?

QUESTIONS D’INTERNAUTES 

Q. La préparation de 2 jours est-elle obligatoire avant la retraite silencieuse de 3 jours?

R. Dans le format du centre Kadampa de Montréal, oui.  À ce que j’ai compris, il y a une retraite du genre par année en mai.

Q. Retraite Vipassana de 10 jours ou ce genre de retraite de 3 jours?

R.  Ma réponse est uniquement basée sur mon expérience personnelle.  À la vue de ce que j’y ai vécu, j’aurais probablement trouvé cela trop intense actuellement d’embarquer dans un processus de 10 jours.  Pour imager cela, ça aurait été comme vouloir courir un marathon de 42 km avant de savoir marcher.  Un pas à la fois.  Mais c’est mon appréciation de la chose.  À vous de voir.

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